| I georgiani hanno sempre utilizzato il pane con lievito e oggi celebrano con 5 profore, come i russi. I Vecchi Credenti russi utilizzano 7 profore. I greci celebrano con 5 prosfore di pane con lievito, ma quasi sempre le 5 prosfore sono riuniti come sezioni adiacenti di un solo sigillo, quindi una profora quinquepartita. Considero questo uso poco buono, perché il risultato è che l'Agnello (il pane che diventerà la Comunione) è ridotto a dimensioni minime. Di solito il pane dei greci è troppo aerato e si sbricciola. Spesso aggiungano acqua di fior d'arancia alla farina. Gli arabi ortodossi del Patriarcato di Antiochia spesso utilizzano un pane arabo con lievito, nel quale sono impressi vari sigilli IC XC / NI KA. I siri giacobiti utilizzano pane con lievito, come anche i copti. La frazione dai siri è molto complessa. Gli Assiri (nestoriani) utilizzano pane con lievito.
Si trovano fotografie in Ernst Hammerschmidt, Symbolik des Orientalischen Christentums, Tafelband (Stuttgart: Anto Hiersemann 1966): pane eucaristico e tappe della frazione dai Siri-giacobiti, tavole 18 e 19 (pp. 38-39); prosfore copte tav. 54, p. 76; pani armeni (azimi) da Baghda e da Gerusalemme tav. 106 p. 151.
Per la questione degli azimi dagli armeni, nel 6° secolo il Catolicos degli Armeni Movsês II (574-604) rifiutava un invito di venire a Costantinopoli per discutere di differenze di rituale e di cristologia, scrivendo: "Non traverserò il fiume Azat, e non mangerò pane lievitato né berrò acqua bollente?" ciò che fa intendere che al 6° secolo gli armeni (non quindi per influenza latina) utilizzavano azimi e non utilizzavano lo zeon (come tutt'ora).
Gohar Haroutiounean da' altri dettagli sulla controversia degli azimi tra gli armeni e i greci:
Le patriarche Michel III (1165-1177) et l'empereur répondirent [à Saint Nerses Shnorhali "le Grâcieux"] en 1172 en proposant neuf points à partir desquels l'union serait possible (74) : 1/ Anathématiser ceux qui confessent une nature, Eutychès, Sévère d'Antioche et Timothée (75). 2/ Confesser dans le Christ, une personne, deux natures, deux volontés, deux actions. 3/ Fêter Noël, la Sainte Rencontre et l'Annonciation avec les Byzantins (76). 4/ Chanter le Trisagion sans le " crucifié pour nous " (77). 5/ Préparer la Sainte Myrrhe avec de l'huile d'olive. 6/ Utiliser pour l'Eucharistie le pain au levain, et le mélanger avec le vin (78). 7/ Pendant la liturgie, tenir le peuple dans l'Eglise et non pas dans le narthex, à l'exception des pénitents (79). 8/ Accepter les décisions des 4e, 5e, 6e, 7e conciles. 9/ Faire confirmer l'élection du catholicos par l'empereur.
Comme on le voit, il s'agissait moins, pour l'Eglise byzantine, de reconnaître l'orthodoxie de la confession de foi de l'Eglise arménienne, que de lui imposer les modalités byzantines de la confession de foi orthodoxe. Saint Nersès, déjà catholicos et déçu par cette réponse impérieuse, répondit aux envoyés de l'empereur et du patriarche qu'il ne pouvait prendre seul une telle décision. Un concile se réunit en 1179 sous le catholicos Grégoire IV dans la ville de Hromkla et condamna à la fois le monophysisme et le diphysisme (80). Du Moyen-âge jusqu'à nos jours, l'Eglise arménienne qualifia l'Eglise orthodoxe de diphysite au sens nestorien et l'Eglise orthodoxe qualifia l'Eglise arménienne de monophysite au sens eutychien. En 1964, au Danemark, le dialogue entre les deux Eglises reprit.
74 Voir E. PETROSSIAN, Armianskaya Apostolskaya Ceiamaia Tserkov, p. 33. 75 Nous trouvons l'anathème contre Eutychès dans les documents arméniens à partir du début du VIe siècle, notamment dans la Lettre des Arméniens aux Orthodoxes de Perse, datée par N. GARSOIAN de 506 (N.GARSOIAN, L'Eglise Arménienne et le grand schisme d'Orient, p. 405 et 438, note 1). Comme nous l'avons mentionné plus haut, la doctrine de Sévère d'Antioche n'a pas influencé la christologie arménienne (SIDOROV, Monofelitskaja unija, p. 162-169). Nous trouvons l'anathème contre Sévère dans la Réponse à la lettre des Syriens de saint Nersès, catholicos des arméniens (552-53) (N. GARSOIAN, L'Eglise Arménienne et le grand schisme d'Orient, p. 462). 76 L'Eglise arménienne fête la Nativité du Seigneur avec la fête de Théophanie le 6 janvier, selon l'usage de l'Eglise ancienne. La sainte Rencontre est fêtée quarante jours après la Théophanie, le 14 février. L'Annonciation est fêtée le 7 avril, neuf mois avant la Théophanie. 77 Dans la tradition arménienne, le Trisagion est chanté avec le "crucifié pour nous" au Christ et non pas à la Sainte Trinité. 78 Pour l'Eucharistie, l'Eglise arménienne utilise le pain sans levain, d'après l'usage ancien. Cette pratique n'a pas de signification dogmatique dans la tradition arménienne. La communion est mise dans la bouche après l'immersion du morceau de pain dans le vin - le geste répété par le prêtre pour chaque fidèle communiant. La pratique arménienne n'ajoute pas non plus d'eau au vin, car d'après la tradition arménienne, le sang versé du côté du Seigneur symbolise le sacrement de communion, et l'eau- le sacrement du Baptême. 79 Pareille exigence n'a pas de sens en l'occurrence : le fait de "tenir le peuple" dans le narthex n'a jamais correspondu à une pratique répandue dans l'Eglise arménienne. Seuls les pénitents doivent s'y tenir après la liturgie de la Parole . Du point de vue architectural, les églises arméniennes sont toujours de petite taille : de ce fait, les narthex sont tout petits, souvent situés à l'extérieur de l'église. Supposer que le peuple arménien se tenait dans le narthex signifie que la plus grande partie du peuple serait restée en dehors de l'église pendant la célébration- ce qui ne correspond pas à la pratique arménienne. Il s'agit probablement ici d'une illustration de l'inexactitude chronique des sources utilisées de part et d'autre dans les controverses christologiques et ecclésiales de l'époque . 80 E. PETROSSIAN, Armianskaya Apostolskaya Ceiamaia Tserkov, p. 136.
|